- RESEAU DE SOUTIEN ET
ACTION POUR LES
DROITS DES
PERSONNES EN
SITUATION DE TRAITE
ET TRAFIC
Loi Prostitution de 2016 : la Cour européenne des droits de l’homme examinera 261 requêtes émanant de travailleurSEs du sexe
(Paris, le 12/04/2021)
Dans une décision communiquée le 12 avril, la Cour Européenne des Droits de l’Homme a indiqué qu’elle examinerait les 261 requêtes émanant de travailleuses du sexe qui lui ont été transmises en décembre 2019.
Suite à la décision du 1er février 2019 du Conseil constitutionnel de valider la pénalisation des clients prévue dans la loi Prostitution de 2016, 261 travailleuSEs du sexe exerçant en France ont décidé de saisir la Cour européenne des droits de l’Homme, pour faire reconnaître l’atteinte à leurs droits fondamentaux : droit à la santé et à la sécurité et droit au respect de la vie privée. Elles et ils exigent l’abrogation de cette mesure dangereuse.
La Cour a donc estimé que les arguments développés par les requérant.es étaient suffisamment sérieux pour mériter un débat contradictoire avec le Gouvernement. Nous nous en félicitons.
Depuis des années, les travailleurSEs du sexe alertent sur les conséquences dramatiques de la pénalisation des clients et des politiques répressives à leur endroit. Quel que soit le degré d’autonomie dans l’activité, qu’elles ou ils considèrent le travail sexuel comme leur travail et que les personnes n’aient pas le souhait d’en changer ou qu’elles soient victimes d’exploitation ou de travail forcé, elles dénoncent une mesure qui les précarise, les fragilise et les expose à des violences et des risques élevés pour leur santé.
C’est pourquoi, nous, associations, leur apportons un soutien sans faille dans ce combat pour que la France cesse d’adopter des lois répressives, conformément aux recommandations des agences de l’ONU (ONUSIDA, OMS, PNUD) et du Défenseur des Droits.
Associations signataires :
ELCS – Elus locaux contre le sida
Entr’actes
Soutien du syndicat allemand Berufsverband für erotische und sexuelle Dienstleistungen (BesD e.V.)
Contacts presse :
Cabiria : Antoine Baudry // 06 76 63 59 22
Grisélidis : June Charlot // 06 88 13 52 66
Médecins du Monde : Margaux Lesage margaux.lesage@medecinsdumonde.net // 06 09 17 35 59
Strass : Thierry Schaffauser // 07 69 27 76 11
AIDES : Adèle SIMON // 06 98 68 01 68 // asimon@aides.org
Liberté pour Jennifer #freeJennifer
NOTRE AMIE EST EN PRISON !
Nous sommes ici pour porter la voix d’une femme, que vous avez peut-être croisée dans les rues de Toulouse, et qui ne vous aurait pas laissé.es indifférentEs. Cette femme, c’est notre amie Jennifer, une militante pute, queer et célébrité de quartier. Jennifer n’a peur de rien, c’est une militante qui chassait les putophobes à coup de gode, une sublime blonde avec la jupe la plus courte de tout Belfort, mais aussi notre sœur, notre amie, notre girlfriend. Si aujourd’hui elle ne peut parler en son nom c’est parce qu’elle est incarcérée depuis 9 mois à la prison de Seysses dans la pire des conditions : en isolement dans la prison pour hommes. Jennifer est placée en détention provisoire, elle est poursuivie pour tentative d’homicide contre l’homme qui l’avait violée quelques jours avant. L’accusation de viol n’a d’ailleurs pas été retenue par cette justice sexiste, transphobe et putophobe.
SES CONDITIONS DE DÉTENTION NE SONT PAS VIVABLES !
En l’attente de son jugement, l’administration pénitentiaire, sous couvert de « sa sécurité » a préféré l’enfermer seule dans 9m2. On rappelle que l’isolement est une mesure punitive atroce et déshumanisante. Elle n’a aucun contact en dehors des matons et des parloirs et souffre de transphobie. Plusieurs de ses proches n’ont pas eu de permis de visite pour aller la voir. La prison lui bloque l’accès à certains produits comme un simple lecteur DVD ou du maquillage sans aucune raison. Ces conditions de détention indignes et maltraitantes pèsent inévitablement sur sa santé physique et mentale.
SORTONS JENNIFER DE L’ISOLEMENT !
Aujourd’hui, en cette journée du 8 mars, nous réclamons JUSTICE POUR JENNIFER, et pour toutes les personnes trans’, putes incarcérées. On rappelle que le 8 mars est la journée internationale de lutte pour les droits de TOUTES les femmes qu’elles soient putes, trans etc. Nous sommes là pour hurler « ON VOUS CROIT, ON VOUS SOUTIENT, ON VOUS AIME », c’est aux violeurs d’avoir peur !!!
Nous voulons sortir Jennifer de l’isolement, au sens propre comme au figuré, alors racontons son histoire, écrivons-lui, soutenons-la, envoyons-lui de l’argent…
Ne laissons pas la prison nous séparer de nos sœurs ! Toutes ensemble crions :
Pour plus d’informations, pour savoir comment lui écrire ou la soutenir, vous pouvez envoyer un mail à solidaritejennifer@riseup.net ou joindre le Co.S.Co, Comité de Solidarité entre Copines.
Sexhum
Sexual Humanitarianism.
Understanding agency and exploitation in the global sex industry.
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